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Patrons, c'est le moment de vous occuper de votre trésorerie !

Depuis trois ans, nous vivons une crise financière sans précédent dans l'histoire économique moderne, impliquant des tensions vives sur la liquidité de nombreux Etats et des entreprises. En France, le nombre de défaillances et de restructurations n'a jamais été aussi important.

Cette crise a fait revenir au premier plan des institutions comme le Ciriet a même donné lieu à la naissance de nouvelles entités comme la Médiation du crédit. Les risques pesant sur la dette de nombreux Etats (Grèce, Irlande, Portugal évidemment mais aussi Etats-Unis, Italie, France...), les nouvelles contraintes prudentielles imposées aux banques, les difficultés de certains établissements bancaires européens et la faiblesse de la reprise économique ravivent plus encore ces tensions. A court terme, ces turbulences auront probablement un impact sur les capacités de financement mises à la disposition des entreprises. Dans cet environnement économique et financier mouvementé, jamais la gestion du cash n'a donc paru plus impérative qu'aujourd'hui.

Beaucoup d'acteurs économiques l'affichent effectivement comme leur priorité. Or, en y regardant de plus près, la situation d'aujourd'hui n'est pas tout à fait celle-là... En effet, la gestion du cash reste principalement le fait des grands groupes qui disposent quasi systématiquement d'une organisation dédiée à la trésorerie. De leur côté, les PME sont généralement plus focalisées sur leur cœur de métier que sur la gestion de leurs disponibilités. Et même dans la sphère des sociétés sous LBO, a priori très concernées par l'optimisation de leur cash, il reste encore beau coup de chemin à parcourir et les axes d'améliorations sont encore nombreux. En réalité, deux types de sociétés sont aujourd'hui réellement orientés vers le cash : celles qui en ont beaucoup et celles qui n'en ont plus. La très grande majorité des autres sociétés ne s'en préoccupent pas ou peu.

Les raisons de cette culture cash limitée en France peuvent s'entendre à différents niveaux. L'absence de contrainte légale ou d'obligation administrative confine le cash management dans le domaine de la « bonne gestion ».Jusqu'il y a peu, l'accès relativement aisé à la liquidité ne poussait pas non plus le management des sociétés à faire du cash un critère prioritaire de gestion. Par ailleurs, la fonction trésorerie étant constituée de sujets plus techniques les uns que les autres, elle apparaît le plus souvent comme une fonction d'experts et ne favorise pas non plus l'accès au plus grand nombre. L'absence de formation de masse aux métiers de la trésorerie et les pré requis exigés pour assumer pleine ment cette fonction limitent fortement le nombre de candidats. Enfin, les réponses parcellaires généralement apportées par les acteurs du conseil (focalisées le plus souvent sur des aspects très pointus du cash comme le BFR et les risques) n'aident pas à une diffusion large de cette culture cash au sein des entreprises.

Et pourtant, cette absence de gestion du cash n'est pas sans risque. Du côté des entreprises, elle peut au mieux, provoquer du manque à gagner mais elle peut aussi générer des coûts (découverts) voire être un frein fort à leur développement Dans le pire des scénarios, cette non-gestion peut même provoquer une crise de liquidités, voire mener tout droit aux procédures collectives. Du côté des établissements prêteurs, l'absence d'une gestion saine de la trésorerie peut entacher la confiance en l'entreprise et représenter un risque pour leurs créances. Pour les clients et les fournisseurs, la qualité de gestion et la solidité de l'entreprise sont le socle de la confiance mutuelle et d'un développement conjoint.

En conclusion, les entreprises françaises sont en retard en matière de gestion de la trésorerie par rapport à leurs concurrents, notamment anglo-saxons. Cette situation n'a aucune raison de perdurer et les entreprises françaises doivent impérativement combler ce retard. Une des pistes incitant à cette amélioration serait la définition d'une norme certifiant le niveau de la qualité de la gestion de trésorerie des sociétés qui serait, bien sûr, basée sur le volontariat des entreprises. Elle serait délivrée par un panel d'acteurs de la gestion de trésorerie (trésoriers, banquiers, conseils...), s'appuyant sur des critères objectifs (équipes, systèmes, risques couverts...). Elle pourrait ainsi aider l'ensemble des partenaires à savoir où en est vraiment l'entreprise en matière de gestion financière...


Stéphane Nénez est directeur de Deloitte Finance-Offre Cash

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